Programme du 28 Octobre au 8 Décembre 2009


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MOIS DU DOCUMENTAIRE
5 Soirées Exceptionnelles




FILMS
du 28 Octobre au 8 Décembre 2009






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5 Soirées Exceptionnelles

MOIS DU DOCUMENTAIRE 2009

“La Ruralité
dans tous ses états”


En partenariat avec :
La Médiathèque Louis Aragon
La Ville de Martigues

Le FID Marseille (Festival international du Documentaire)
Les Instants Vidéo, La MJC de Martigues


La campagne ou le « milieu rural » désigne l'ensemble des espaces cultivés, par opposition aux espaces urbanisés. Ces habitants sont les campagnards ou ruraux. On parle aussi de rurbains et de rurbanisation à propos des citadins travaillant en ville, mais venant habiter dans les campagnes. Les habitants des campagnes vivent dans des fermes, dans des bourgs, dans des villages et dans hameaux ou lieu dit. L'activité agricole y occupe une place essentielle mais plus seulement.


“la ruralité dans tous ses états “ propose un regard au delà des champs, vers des paysages humains, des jardins intérieurs ou des projections psycho-sauvages. Peu de bétail donc, mais du détail humain organisé en microcosmes improbables!




TARIFS :
Pass 5 soirées : 12,80 Euros
1 soirée : 5 Euros
Adhérents, Chômeurs, Etudiants : 4 Euros

Chaque soirée sera précédée et suivie d’un moment convivial autour d’un verre ou deux ...



Hinterland
de Marie Voigner

Vendredi 6 Novembre à 20h30
AVANT-PREMIÈRE en présence de Marie Voigner

Du gris, partout. Un ciel plombé, un endroit déserté par la joie. Tout à coup, le ciel devient d’un bleu éclatant ; une mer chaude se déploie au-dessous, entourée d’une forêt tropicale. Bienvenue à « Tropical Island », plus grande halle au monde, ancienne base militaire soviétique.

Le film engage un dialogue entre passé et présent tout en posant un regard ironique sur l’industrie du tourisme. Une confrontation entre deux espaces complètement contradictoires. Le ciel bleu, par endroit, ne recouvre pas totalement la structure métallique de la halle. Le ciel gris, lui, recouvre tous les alentours.
Prix des Médiathèques / FID Marseille 2009






Paul dans sa vie
de Remi Mauger


Vendredi 13 Novembre à 20h30
en présence de Remi Mauger


Il faut revenir, je crois, sur cette étrange - et heureuse - péripétie médiatique. Périodiquement, il arrive qu'un fi lm hors norme, tourné avec peu de moyens pour une station régionale et sans le moindre souci de racolage, accède au rang d'oeuvre véritable. Le talent, le sujet et le bouche-à-oreille suffisent dans ces cas-là à pulvériser les logiques médiatiques ordinaires. "Je connais Paul depuis mon enfance ici dans la Hague, quand tout le monde ou presque était paysan. Lorsque j'avais 20 ans, on me disait de profiter de lui, parce que des comme ça, je n'en verrais plus beaucoup."


"Tu veux faire un film sur moi ? Tu vas te donner bien du mal. Les gens doivent nous trouver folkloriques. Mais moi, je ne suis pas dans le folklore, je suis dans ma vie." Paul dans sa vie va sur ses 80 ans, conscient d'être le dernier des Mohicans. Pour cette mémoire, il a déjà sacrifié beaucoup. Il n'a pas d'enfants et pour sa retraite, il s'est séparé de ses vaches, avec émotion. Dans cette seconde vie, il n'a finalement que ce film pour lui dire qu'au fond, il a eu raison de garder le temple si longtemps.

FIPA d'Argent - FIPA 2005, Prix découverte Scam 2006




La Terre de la Folie
de Luc Moullet

Mercredi 18 Novembre à 20h30
AVANT-PREMIÈRE en présence de Luc Moullet

Cannes 2009 / FID Marseille 2009

Vous connaissez Truffaut, Godard, Chabrol, Rohmer… Pas Moullet ?
Entre humour noir, absurdité et systématisme, Luc Moullet livre un réjouissant docu-fiction sur la folie dans les Alpes du sud.

Moullet, l’enfant du pays devenu critique puis cinéaste parisien, pose sur sa région d’origine un double regard, conforme au décalage mis à l’œuvre dans son cinéma. Narrateur pince sans rire et maladroit, il s’adresse à ses spectateurs face caméra, débutant son recensement morbide avec le triple meurtre commis par un de ses aïeuls, paysan en rogne après qu’on ait déplacé sa chèvre de quelques mètres sans l’avertir. S’ensuivent témoignages des autochtones, reconstitutions champêtres et techniques d’investigation redoutables : on plante des punaises sur une carte de la région et y tend un élastique, pour délimiter un « pentagone de la folie ».


Fréquemment comparé par les journalistes à Jacques Tati (même penchant pour un humour décalé construit sur le systématisme et les absurdités du quotidien), Luc Moullet y oppose un argument de poids : le comique qu’il pratique s’appuie sur la parole. Alors qu’à l’image broutent, tranquilles, une poignée de vaches inoffensives, Moullet assène d’un ton monocorde digne d’un JT régional : « un lieu propice au crime ». Fidèle à sa méthode qui du particulier aboutit au général (« J’en conclus qu’il est plus probable de se faire assassiner par un fou quand on travaille dans un lieu exposé comme La Poste »), le réalisateur filme ces témoignages sanglants dans des cadres bucoliques, travaillant ici encore la figure du décalage et replaçant dans le même mouvement la mort comme évènement le plus banal qui soit.


Interrogé sur son ambition de faire rire avec le tragique, il nous citera en exemples les films de Chaplin et Lubitsch sur le nazisme ou la misère, avant ajouter : « Parler de la mort, c’est le fin du fin pour un cinéaste comique, parce que c’est le sujet le plus dramatique qui soit. Mais c’est aussi une manière de rester vivant. » Ce sera suffisant pour que l’on suspecte La Terre de la folie de n’être qu’un efficace prétexte pour exercer une méthode, la méthode Moullet.




Né en 1937 et cinéphile dès son plus jeune âge, Luc Moullet entre aux Cahiers du cinéma à dix-huit ans aux côtés de Truffaut, Rivette, Godard, Chabrol et Rohmer. Il est l'auteur d'une Politique des acteurs et d'essais sur Buñuel, Lang et King Vidor. Il réalise ses premiers films en 1960. A partir de 1966 il devient acteur en même temps que producteur (de ses propres films mais aussi d'Eustache ou de Duras). A ce jour il a signé trente-huit films de tous formats, du court au long métrage, et de tous genres. Tous sont reliés par un fil d'or et d'Ariane, tendu de bout en bout : le comique. Il est présenté comme le seul cinéaste burlesque de la Nouvelle Vague, il lui suffit de poser son regard sur l'humanité et la société qui l'entourent pour en révéler les travers. Le cinéma compte beaucoup d'historiens mais peu de géographes. Luc Moullet en est un.


Luc Moullet se prête au jeu de l’analyse filmique d’un de ses films favoris, "La Furie du désir", une oeuvre magistrale, réalisée par King Vidor en 1953, qui décrit le désir brisé par l’ambition sociale.







Le Plein Pays
d’Antoine Boutet


Samedi 28 Novembre à 20h30
AVANT-PREMIÈRE en présence d’Antoine Boutet

et de Nicolas Féodoroff Critique d’Art et de Cinéma

Le plein pays n’est pas plein, il est creux, rongé de galeries, de trouées. Sous la surface, il y a à voir, à dire même. À qui la faute ? Un individu solitaire, résidant de quelque forêt française, s’y emploie. Sisyphe à l’envers depuis trente ans, il creuse le sol, s’engouffre au fond, orne les parois de ses grottes privées de gravures naïves, mythes personnels, bestiaires sommaires. Mais là n’est pas l’essentiel. Antoine Boutet ne s’attache pas au énième facteur Cheval, même si l’on voit le malheureux traîner ses masses de pierre, ni au pittoresque touchant d’un représentant de plus de l’art brut, même si l’expert commente par le menu sa production à la lumière d’une torche. Ce serait davantage l’Enfant Sauvage devenu vieux. Et ce qu’il creuse, à la force de ses jambes, de ses bras, c’est lui, son antre, son intérieur, autrement dit sa voix, sa résonance, son écho – son plain-chant. Toute la singularité du film tient exactement là: faire coïncider un jeu vocal, qui tire Brel du côté d’Artaud, avec un horizon tellurique. Le son ici est premier, miraculeux, et c’est de lui que s’étonne notre bavard Yeti. Passionné de radio, il écoute pour enregistrer sur un magnétophone précaire, répéter ensuite, réenregistrer. Sa passion ? Mener sa propre fouille archéologique, à la remontée de son passé, à la recherche de son pays. Jean-Pierre Rehm
FID Marseille 2009 / Prix GNCR





Le NON URBAIN
Jeudi 26 Novembre 18h30 & 20h30


Soirée proposée dans le cadre de

la 22 ème édition des Instants Vidéos
En partenariat avec La MJC de Martigues
(Entrée Libre)

Programme 1 : Que l'on travaille le texte, l'image numérique, ou le documentaire voici différentes manières de questionner notre société par le biais de l'humour, du jeu, de l'enquête ou de la méditation philosophique.
Programme 2 : Comment nous positionnons-nous, nous engageons-nous dans notre société? De quelles actions sommes nous capable en réaction à l'urbanisme galopant?
Sommes-nous devenus archaïques avant d'avoir été modernes?

Collation offerte entre les 2 programmes



En Contre-Champ

à la Médiathèque Louis Aragon

VENDREDI 20 NOVEMBRE 18H30
« LES DE-TRACTEURS »

Jean-Louis CROS

Jeunes ou plus âgés, trois couples d'agriculteurs réagissent aux perversions de la mondialisation en ré-introduisant les animaux de trait sur leurs terres.
Prix du Public au festival international du film documentaire sur la ruralité "Caméra des Champs".
RENCONTRE ET DEBAT AVEC LE REALISATEUR ET PRESENTATION DES AMAP « Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne »
Après la rencontre, les AMAP du pays martégal et la Médiathèque Louis Aragon
vous invitent à passer un moment convivial autour d’un « Buffet Champêtre »

SAMEDI 7 NOVEMBRE14H30

« LA RURALITE TOUT COURT »

Programme de court- métrages. En collaboration avec l’Association Apatapela.

Les projections seront suivies d’une rencontre animée par Franck Gabriel, en présence de Marie Voignier et Jeannette Paillan.




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Soirée
URGENCE CLIMATIQUE

Jeudi 3 Décembre 2009
20h30

L'Age des Stupidités

The age of Stupid, 2009, 1h29
de Franny Amstrong avec Pete Postlethwaite

suivi d'un débat avec le collectif
Martigues Urgence Climatique
Justice Sociale

www.climatjustice.org


Du 7 au 18 décembre 2009, la Conférence des Nations Unis sur le changement climatique se tiendra à Copenhague. L’avenir de l’humanité en est l’enjeu. Les négociations semblent dans l’impasse et les projets de réduction d’émission de gaz à effet de serre (GES) sont bien en deçà du nécessaire. Pour les experts du GIEC (groupe intergouvernemental d’étude du climat), les grands pays industrialisés comme la France devraient s’engager à une réduction de 40% des GES d’ici 2020. Sur tous les continents la mobilisation citoyenne se développe à travers réseaux et collectifs locaux. A Martigues, un collectif citoyen a été crée, sur la base du réseau international

 

Au milieu du XXIème siècle, dans un monde dévasté par les dérèglements climatiques, un homme découvre les informations télévisées de 2008 et se demande avec effroi pourquoi personne n’a rien fait à l’époque pour sauver la planète. Il faut croire que c’était "l’âge de la stupidité"... Pete Postlethwaite, qui tient le rôle principal, a été nominé aux Oscars pour son rôle dans le film.
Le film dénonce crûment la lâcheté du monde actuel, et invite le spectateur à réagir dès maintenant, pendant qu'il est encore temps. Franny Armstrong, la réalisatrice, et Lizzie Gillett, la productrice, sont courageuses : elles ont rassemblé 228 personnes qui ont mis un peu d'argent pour leur permettre de réaliser le film.



Tout est dit dans le titre de ce nouveau documentaire... ou presque. Réalisé par Franny Armstrong, ce film est déjà visible dans 700 cinémas et plus de 60 pays depuis le 22 septembre 2009. Si vous n'en n’avez pas entendu parler, c'est probablement parce que vos oreilles n'ont pas tilté en percevant pour la énième fois dans les médias qu'un nouveau documentaire écolo arrivait sur les écrans. Après le succès et le tapage médiatique qui ont suivi le film Home, vous pensiez avoir fait le tour du cinéma écolo... détrompez-vous ! The age of stupid mérite le détour ne serait ce que pour la production réalisée grâce au principe du crowdfunding. En clair, le budget de 500 000 euros a été financé grâce aux dons de 228 particuliers. Le film n'est donc plus soumis à aucune pression commerciale ou politique et l'indépendance de ce documentaire écolo est normalement garantie.




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La Danse, Le Ballet de l’Opéra de Paris
Documentaire de
Frederick Wiseman

2009, France





Frederick Wiseman, pionnier du cinéma documentaire a installé sa caméra durant sept semaines au cœur de l'Opéra de Paris.
Des coulisses des ateliers de couture aux représentations publiques et à travers les différentes étapes de la vie d’un danseur pour devenir étoile, LA DANSE montre le travail de tous ceux qui donnent corps au quotidien à des spectacles d’exception.




Transformer un art vivant (la danse) en art mort (un film) est une entreprise périlleuse (la télé s’y casse les dents). Après La Comédie-Française il y a près de quinze ans (1996), Frederick Wiseman (l’un des plus grands documentaristes vivants) s’intéresse aujourd’hui à l’une des plus nobles institutions (c’est son sujet depuis les années 60) de notre pays : le Ballet de l’Opéra de Paris. La Danse fera plaisir à deux types de spectateurs potentiels (les uns pouvant se fondre avec les autres) : les nombreux heureux qui apprécient, raffolent de ou connaissent bien la danse (classique, moderne, peu importe), qui seront ravis de voir leurs stars préférées (les étoiles de l’Opéra) ou de plus modestes danseurs travailler à la barre en justaucorps, remettre leur ouvrage sur le métier (ou le contraire), se faire souffrir comme des bêtes sadomaso, répéter leurs pas de danse et leurs spectacles, etc. Et les amateurs de cinéma qui, eux, trouveront dans le travail de Wiseman source à réflexion.

Car le cinéaste américain, par le montage (jamais de voix off chez lui), s’attache à décrire les mécanismes de transmission d’un savoir fragile, éphémère, volatil. Et c’est là que l’art mort frappe fort. Ici, on sent le temps passer dans son corps et sur le corps des autres. Les chorégraphes ont tous un air d’éternel adolescent mais leurs cheveux gris, leurs muscles raidis ou leur petit bidon naissant les obligent aujourd’hui à se couler à leur tour dans la peau de ceux qui les ont formés, et à répéter leurs gestes et leurs leçons. Tel chorégraphe rappelle à l’ordre une danseuse parce qu’elle danserait trop “à la moderne” alors qu’il lui demande de respecter la tradition. Tel autre chorégraphe (puisqu’on ne connaît jamais le nom des gens dans les films de Wiseman) travaille sur une création. Que l’un invente ou que l’autre fasse revivre les déplacements de Marius Petipa (le premier à avoir “écrit” la danse), tous exercent la même tâche : perpétuer des techniques qui, sans eux, disparaîtraient pour de bon. Qu’un Etat juge que l’enjeu en vaut la chandelle, que le peuple doit participer financièrement à la transmission d’un art pourrait avoir a priori quelque chose de beau et d’émouvant. Mais Wiseman décrit avec malice l’ambiguïté de la situation : comment, au sein d’une institution aussi rigide que l’Opéra de Paris, où le terme de hiérarchie prend tout son sens (on ne mélange pas premier danseur et étoile comme cela), où l’administration n’est pas un vain mot, comment trouver le juste équilibre entre la tradition et l’innovation ? Comment l’art réussit-il à trouver sa voie, entre le passé et le futur ?

J.B.Morain



Dossier de Presse:








Entretien avec Frederick Wiseman par Francois Niney: (cliquez sur la photo)



Frederick Wiseman réalise son premier documentaire, Titicut Follies, en 1967 dans un hôpital pour criminels psychopathes. Dès lors, il instaure un style et une technique pour éviter les clichés et réduire au maximum la subjectivité : il passe beaucoup de temps avec ses protagonistes avant le tournage ce qui a tendance à faire oublier la caméra; il détermine son sujet pendant le montage; il n'utilise pas la voix-off et les commentaires; il étale ses films dans la longueur (souvent plus de 3 heures) et privilégie le plan-séquence.
Dans les années 70, il s'intéresse aux effets dramatiques et inhumains de la bureaucratie dans Law and Order, Juvenile court, and Welfare. Dans les années 80, il aborde l'influence de la société de consommation américaine dans le monde avec The Store, Model et Sinai Field Mission tandis que Blind, Deaf, Multi-Handicapped (tous les trois tournés en 1987) et Near death traite des handicaps physiques et de leurs impacts sur l'esprit.
Dans les années 90, il aborde de nouveau des thèmes sociaux avec Public Housing (1997) sur la misère d'un ghetto noir de Chicago, Belfast, Maine (1999) ou Domestic Violence (2001).
En 2002, après avoir reçu des dizaines de prix à travers le monde pour ses documentaires, il tourne son premier film de fiction, La Dernière lettre, sur le génocide des juifs pendant la deuxième guerre mondiale.


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LE RUBAN BLANC







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IRENE

Comment faire un film sur Irène ? Voici l'entêtante question que se pose le cinéaste Alain Cavalier dans son nouveau film. Entre cette femme et le cinéaste de Thérèse, une relation qu'on devine forte et en même temps pleine d'ombres. Irène a disparu début 1972. Reste un journal intime retrouvé trente-sept ans après. Comment retracer au plus près cette histoire, cet amour, cette disparition ?Après un début de carrière « classique » au début des années soixante, Le Combat dans l'île ou La Chamade, Alain Cavalier a décidé de se tracer un itinéraire filmique singulier. De Thérèse à Libera Me en passant par Le Filmeur, sa trajectoire demeure terriblement attachante. Dans Irène, il cherche à faire revivre Irène, qui mourut d'un accident de voiture. À l'aide d'une simple caméra DV, Cavalier convoque ses propres souvenirs. Il filme des objets ayant appartenu à sa femme. Le film se mue bientôt en une enquête quasi psychanalytique. Cavalier retourne sur des lieux du drame. Et l'émotion submerge le spectateur. Un bouleversant film incantatoire et cathartique.


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LES HERBES FOLLES







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VISAGE



Hommage au cinéma et à la Nouvelle Vague autour de l’histoire d’un cinéaste chinois qui réalise au Louvre une comédie musicale sur le mythe de Salomé. « Proposer le musée du Louvre comme laboratoire de réalisation c’est espérer recevoir en retour un autre regard, non institutionnel, à la fois sur le lieu, les collections et l’institution elle-même. » Henri Loyrette, président-directeur du musée du Louvre



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SAMSON
&
DELILAH









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Mort de Paul Carpita,
grand cinéaste et homme de coeur



Notre ami Paul Carpita, qui paya de sa carrière d’avoir réalisé le Rendez-vous des quai, est décédé samedi à son domicile à l’âge de quatrevingt- six ans.
On a beau savoir que tout arrive un jour, cela fait comme un coup d’épieu dans les tripes. Paul n’est plus. On le revoit encore comme si c’était hier, en plein tournage de nuit, avec un caban bleu de marin et la casquette vissée au crâne, ses petites lunettes d’instit rigolard, sa voix incroyablement chaleureuse à laquelle aucune uniformisation du langage n’avait jamais réussi à faire perdre sa faconde et son accent marseillais. Paul, lucide et modeste au demeurant, roulait les sons avec gourmandise, qu’il parlât des amis, du Parti communiste ou de tous les films qu’il avait encore en projet, mélangeant travail du deuil et espoir d’y parvenir quand même. La dernière fois qu’il nous avait appelés, c’était pour signaler la parution de ses oeuvres en vidéo et celle du beau livre d’entretien coécrit avec Claude Martino, notre estimé confrère de la Marseillaise. On avait écrit, bien sûr, avec joie.

PÈRE DU CINÉMA HUMANISTE, ISSU DE LA RUE

Né le 12 novembre 1922 dans la ville qu’il n’allait pas quitter, Marseille, d’un père docker et d’une mère poissonnière, il sera instituteur presque toute sa vie, faisant tourner élèves et amis dans la Récréation, Marseille sans soleil, Graines au vent…, ses premiers courts métrages qui ne sont pas sans rappeler Jean Vigo. « Dès que j’ai su me servir d’une caméra, je l’ai tournée du côté des millions de gens qui ressemblent à papa et maman, les gens humiliés, méprisés », dit-il. Confirmation avec son premier long métrage, le Rendez-vous des quais, histoire d’amour entre un docker et une ouvrière lors des grandes grèves sur le port visant à retarder le départ des bateaux en partance pour l’Indochine. Ce film est le chaînon manquant entre Toni, de Renoir, et donc tout le néoréalisme italien qui en découle, et les débuts de la nouvelle vague, quand Jacques Rozier filme les jeunes zigzaguant sur leurs scooters dans les rues de Cannes. Sinon que le film de Carpita, militant communiste, est censuré et saisi dès la première projection, le 12 août 1955. Le nom du Marseillais n’est guère connu à Paris. Lui ne sait rien des rouages des commissions ministérielles de la capitale. L’oeuvre tombe dans l’oubli pour ne réapparaître dans toute son aveuglante lumière que lors de sa résurrection, en 1989. Enfin, grâce lui est rendue. Paul est ravi, mais a alors soixante-sept ans. Peu importe. Pris d’une nouvelle jeunesse, Paul Carpita renie les décennies d’inactivité et décide de se venger du temps. Son deuxième long métrage, les Sables mouvants, en 1995, n’est sans doute pas en phase stylistique avec ce qui se fait alors mais il marque une magnifique continuité dans la foi en le grand cinéma humaniste, généreux et issu de la rue. Il en va de même avec son troisième et dernier long métrage, qui répond au double et superbe titre de Marche et rêve et les Homards de l’utopie. Ces derniers temps, Paul Carpita préparait un nouveau film, le Dessin, en compagnie de Claude Martino. On n’est pas étonné d’apprendre qu’il est mort dans l’action. Paul restera comme un modèle de cinéaste n’ayant jamais baissé les bras. Son travail n’a pas fini de nous hanter.
JEAN ROY







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