PROGRAMME du 9 DECEMBRE 2009 AU 19 jANVIER 2010


Un grand merci aux spectateurs, adhérents, réalisateurs, intervenants, associations et partenaires, qui ont fréquenté, soutenu et accompagné dans leur Version Originale plus de 200 films et 1000 séances au Renoir en 2009. En souhaitant vous revoir encore plus nombreux en 2010…


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Jeudi 10 Décembre 2009

Ciné Bistro Philo

18h30
Bistrot Philo


« Pourquoi tant de tolérance ? »

avec Vladimir Biaggi philosophe, et Renaud Garcia auteur du livre Pourquoi tant de tolérance ? ed. Aléas.

La tolérance ? Un écrivain qui avait aussi de l’humour disait naguère qu’il y avait « des maisons pour ça ! ». Si l’on considère volontiers la tolérance comme un idéal susceptible de rendre plus paisibles les rapports entre les hommes tout en favorisant le respect, l’écoute et le dialogue, plusieurs questions se posent : doit-on tout tolérer ?
Peut-on tolérer l’intolérance ?

MEDITATION : "INTOLÉRANCE"
Une bobine de film est retrouvée, montrant la vie d'extra-terrestres: les Zogs. Ceux-ci sont en de nombreux points semblables aux humains, si ce n'est que la tête et les organes sexuels sont "au mauvais endroit". L'assistance qui découvre le film est outrée par l'existence d'êtres aussi scandaleux et demande l'extermination des habitants de la planète Zog.





Buffet (PAF : 3 €)

21h00 FILM

Hadewijch
Bruno Dumont
France, 2009, 1h45
Avec : Julie Sokolowski, Yassine Salim…



Prix de la critique internationale et prix du Public Festival de Toronto

«C’est pas un homme dont j’ai besoin, c’est de Dieu.» Au moment où elle dit cela au jeune Yassine, qui doucement tente son coup, puisque tout lui porte à croire que le courant passe entre Hadewijch, la fille des beaux quartiers (quai d’Anjou sur l’île Saint-Louis, à Paris) et lui, vaguement voleur de scooter.Hadewijchne s’appelle plus Hadewijch dans le film : elle s’appelle Céline. Hadewijch, c’est son prénom mystique, par correspondance, ou plutôt allégeance envers Hadewijch d’Anvers, béguine du XIIe siècle, qui recherchait Dieu hors du couvent dans une expérience extatique.



C’est au couvent que Céline a été rebaptisée ainsi. Mais du couvent, où elle ne porte pas une seconde la robe et où elle reste habillée en «civil», la jeune fille se fait vite virer. Comme n’importe quelle adolescente intense se ferait lourder du bahut, parce que sa dévotion est à la limite de la caricature. Folle de Dieu, comme d’autres, du même âge et de la même allure, peuvent tomber folles de Ian Curtis ou de Rimbaud. Revenue à la ville, où son père est ministre, elle reste une amoureuse du Christ, quoi qu’il arrive et quoi qu’elle fasse, en été, dans Paris qui lui appartient, à elle, comme à Yassine. Lequel, sans malice, l’invite à passer la voir, où comment, sans transition, débarque la folle de Dieu chez les fous de Dieu.

Douceur. Dans l’arrière d’un kebab, Nassir, le grand frère de Yassine, initie des jeunes de sa cité à l’islam. Sur un banc ensoleillé (scène dingue de bout en bout), une discussion d’une grande douceur va amener, d’écoute en écoute, Hadewijch au jihad. Stage au Proche-Orient (Liban), passage à l’acte, événement immontrable, dans une rame du métro parisien. On se rappelle alors qu’Hadewijch est toujours suivie, servilement, d’un petit chien frisé blanc, qu’elle appelle le chien. Il y a un moment où le chien se fait moins présent à l’image. Désormais le chien, c’est elle. Qui suit au trot un discours auquel elle n’entend rien, dont elle ne comprend pas une seconde les enjeux, un pion qui s’enfonce dans sa propre confusion.



Sans doute, faut-il ici préciser, cela pourrait avoir son importance, que Bruno Dumont n’est pas croyant. Mais si la carrière d’Hadewijch apparaît déjà comme compliquée, alors qu’aux yeux de certains ce film est son plus puissant (pas une mince remarque quand on est déjà l’auteur de la Vie de Jésus, de Flandres : des films indélébiles). Pourtant, c’est un film refusé de partout… Cannes n’en a pas voulu, Venise a hésité, mais finalement non. On voit trop ce qui gêne : Dumont filme magnifiquement bien, et avec la plus grande écoute, une fille qui se trompe. Et dont il sait qu’elle se trompe. Et sa mise en scène refuse de la juger. Comme elle n’explique pas non plus le terrorisme mais l’impose comme un fait : c’est là, c’est partout, c’est tous les jours à certains endroits du monde. On a aussi vu des spectateurs avertis bloquer sur le discours sur Dieu, la notion de justice, d’humiliation et s’énerver de la précaution de Dumont à filmer ce qui ne sont que des clichés idéologiquement rentables.

Or, justement, Dumont ne filme que ça : l’erreur. Celle d’une fille qui ne voit pas à quoi elle sert quand d’autres voient déjà avec précision à quoi elle pourra servir. Céline, comme toute mystique, cherche un chemin, mais surtout un chemin où se perdre, la bonne route était à côté d’elle, elle n’a rien vu. La mise en scène le savait, mais comme chez Bresson (celui de Pickpocket, du Diable probablement), elle n’en a rien dit. Son événement de cinéma, c’est de faire l’expérience d’avancer là où c’est casse-gueule, en terrain boueux (la pureté : une blague sinistre) sans se préserver de distance, mais sans toutefois y adhérer.



Ellipse. L’équilibre qu’il invente pour arriver à filmer cette furie mystique, il faut le voir pour le croire : un cinéaste qui manie à ce point la soustraction, l’ellipse, la juste dose propose un film irracontable, comme avant lui Ordet de Dreyer ou, jeune fille du même prénom, le Céline de Brisseau. Avec la même intensité érectile, le même désir d’être possédé par l’invisible (si on vous dit : le film le plus érotique de l’année, vous nous croirez ?)

On disait furie mystique, et il faut, le meilleur pour la fin, décrire Hadewijch, ou plutôt le miracle d’actrice qui la porte, Julie Sokolowski (première fois à l’écran) incurvée sur elle-même, indéchiffrable, en vacance de sens, éperdue, paumée dans le temps, entre autres : rien ne la distingue d’une autre jolie jeune fille de 2009 sinon, tapie dans sa douceur polie et dans un calme flippant, cette attente d’amour dingue qui la fait différente.

PHILIPPE AZOURY

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Mardi 15 décembre 2009 19h00

LE CHANT DU HORS CHAMP

dans le cadre de
Page blanche, écran noir


Une création du Cinéma Jean Renoir et de l’association Autres et Pareils,
sur une idée de Jean-François Szymanski, en partenariat avec la librairie l’Alinéa,
la Maison des Jeunes et de la Culture de Martigues,
Fage éditions et le Musée Muséum Départemental (Gap).

PREMIERE PARTIE

PROJECTION : LE CHANT DU HORS CHAMP
réalisé par la photographe Brigitte Palaggi et
l’écrivain Olivier Domerg



LECTURE :
Laure Ballester, Olivier Domerg et
Christophe Roque





RENCONTRE

avec Brigitte Palaggi et Olivier Domerg

« Réalisée par une photographe et un poète contemporain, suite à une résidence de création, cette exposition artistique propose d’entrer dans les « Autres Alpes ».
Faisant fi du « sublime » et du « grandiose », suspects à leurs yeux de trop d’idéalisation ; introduisant distance et ironie quant aux stéréotypes en vigueur, Brigitte Palaggi (photographe) et Olivier Domerg (écrivain) ont décidé de s’intéresser au « hors champ ». C’est-à-dire, à ce qui est hors cadre, hors convention, bref, à ce qui échappe au regard et à la monstration : « le paysage de tous les jours », celui de nos trajets et de nos vies respectives. Et, entre autres sujets, à la montagne face à l’emprise humaine et au développement urbain ; aux discours politiques, poétiques et touristiques appliqués au paysage. Et aussi, par exemple, à la « transformation du monde en parc de loisir » !…



Sensible, modeste, critique dans son approche, mais pas seulement, ce travail d’une grande richesse, surprenant à plus d’un titre, repose de manière originale et convaincante la question de la représentation du paysage, qu’il soit ou non alpin. L’exposition se double de lectures, de projections d’images et d’interventions des deux artistes, qui, lors des rencontres, expliquant leur démarche, n’hésitent pas à dialoguer avec le public. »
Didier Vergnaud (Le Bleu du ciel, 2009)


Le Chant du Hors Champ
Lien vers le site:



(cliquez sur la photo)




Apéritif dînatoire
offert par Autres et Pareils




DEUXIEME PARTIE






Philippe Fernandez France,
2008, 1h25

Avec : Michel Théboeuf, Bernard Blancan…

Film soutenu par l'ACID
Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion

Tant de films cultivent à mauvais escient l'excentricité, pour conforter le spectateur dans ses habitudes de pensée et tirer ce faisant à bon compte le bénéfice d'une apparente audace. Pour qui aura le courage et la curiosité d'aller voir Léger tremblement du paysage, film a priori sans qualité selon les canons du spectacle cinématographique, une récompense l'attend : celle d'avoir découvert un autre univers, une autre façon de faire du cinéma, une autre curiosité pour le monde qui nous entoure.
Philippe Fernandez, qui enseigne l'art contemporain à l'université de Bordeaux, parvient de fait à nous entraîner avec ce film dans une sorte de dépaysante douceur, dans une disponibilité d'esprit à l'égard de l'inconnu, dans une science poétique de la connaissance du monde dont il faut avouer d'emblée que les mots manquent un peu sinon pour les décrire, du moins pour les faire ressentir.



DÉPOUILLEMENT PROGRESSIF

Cela se présente en tout cas ainsi : quelque part, on ne sait dans quelle campagne, quelques bâtiments modernes, autour desquels évoluent quelques personnages sans liens évidents les uns avec les autres, sous l'oeil avide et joueur de deux adolescents qui découvrent le monde.

Ces personnages n'ont pas de nom mais des passions, qui les isolent du monde autant qu'elles leur permettent de mieux l'étudier, le pénétrer et le transmettre. Ces "originaux" sont des artistes, des scientifiques, des inventeurs, dévoués à leur seule recherche.



Voici donc un peintre, dont la technique très physique suppose une interrogation sur la place de son propre corps dans l'espace : préparation méticuleuse et cérémonielle du cadre, dépouillement progressif de ses oripeaux, transformation de sa propre chair en matière projetée sur la toile. Voici un pilote qui, sur une vieille voiture de rallye brinquebalante, rêve de la "trajectoire parfaite", refait indéfiniment le même circuit chronomètre à la main, consigne des impressions sur un petit Dictaphone et semble vouloir par cette volonté farouche de perfection défier le temps. Voici encore une femme qui étudie dans son laboratoire la morphogenèse, reconstituant l'histoire fascinante des formes prises par les organismes du monde vivant. Comme elle le relève, "on ne s'intéresse pas beaucoup à la forme actuellement".



Un souci que prend en revanche très au sérieux Philippe Fernandez, avec ses cadrages très composés, ses plans-séquences révélant la profondeur du monde qui nous environne, ses rimes de couleurs dominées par le contraste vital du bleu et du blanc, sa façon, drôle et belle à la fois, de décrire l'expérimentation infinie par laquelle l'homme sonde le monde qui l'entoure. Curieux des mystères de l'univers et du désir de connaissance à la fois spirituelle et émotionnelle que l'homme entretient avec eux, le film se constitue pour son propre compte en un microcosme original régenté par ses propres lois, à charge pour le spectateur de les déceler, de les admirer, de leur attribuer éventuellement un sens. La dernière clause est évidemment aléatoire, tant le cheminement qui y mène se suffit à lui-même.
Jacques Mandelbaum




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Pendant quarante-cinq ans (1964-2009), les images perdues de l’Enfer ont sommeillé dans les limbes, Belle au Bois-d’Arcy dormant sur les étagères des Archives du film du CNC, jusqu’au baiser de la résurrection apposé à deux bouches par Serge Bromberg et Ruxandra Medrea. L’Enfer est le film avorté d’Henri-Georges Clouzot sur la jalousie obsessionnelle. Le mari répète : «Ma petite, je ne suis ni un fou ni un monstre…», sa jeune épouse n’est bientôt plus qu’un objet de délire érotomane. Il la voit partout, en rouge et or, déformée, lèvres bleues, seins offerts, dans les bras d’hommes et de femmes en rut. La jalousie, c’est l’incapacité pour l’homme à percer le mystère de la jouissance de la femme.

L’Enfer, le film et le ratage, ressemble à la mise en application parfaite d’une conduite d’échec masculine face à l’absolu féminin. Soit d’un côté un cinéaste pygmalion ultra-autoritaire (le Salaire de la peur, les Diaboliques…) à la popularité énorme, qui avait domestiqué Brigitte Bardot en lui administrant en douce des somnifères pour qu’elle s’effondre pendant un plan. De l’autre, l’ex-Sisi des pâmoisons autrichiennes en pleine splendeur, 25 ans, intelligente, docile mais affichant aussi en permanence un étrange sourire de malice. «Comment supporteras-tu dix-huit semaines de tournage avec Henri-Georges ?» s’interroge-t-elle un jour voyant le maître irascible recommencer perpétuellement des essais de poses, de maquillages, d’éclairages tournoyant. En voyant les premières images, le visage de la star pailleté d’or, démultiplié en milliers de vignettes kaléidoscopiques, les producteurs américains repartent à Hollywood d’où ils passent un coup de fil : «Budget illimité.»

Illusion d’optique. Pour l’entourage du cinéaste, qui témoigne dans le documentaire de Bromberg et Medrea, les vrais ennuis ont commencé à ce moment-là, dans ce feu vert donné à tous les échauffements de cervelle d’un cinéaste qui veut signer un chef-d’œuvre ou rien. Clouzot est complètement emballé par l’art contemporain cinétique à la Vasarely, Rickey, Soto… Il engage d’ailleurs deux de ces nouveaux plasticiens de l’illusion d’optique (Joël Stein et Yvaral) pour qu’ils le conseillent pendant d’interminables expérimentations dans les studios de Boulogne. Les images les plus saisissantes du docu datent de ces mois de préproductions inhabituelles : «Nous ne savions pas à quoi cette masse d’essais allait servir, se souvient Stein, tous les soirs, on se retrouvait pour les rushs, et l’on était fasciné, émerveillé ou plié en deux de rire parce que c’était complètement loupé…»

Une fois, l’heure du tournage arrivée, les trois équipes techniques, les acteurs (dont Serge Reggiani, qui joue le mari psychotique) et le metteur en scène, remplis de visions au bord du collapsus rétiniens, se transportent dans le Cantal, près d’une rivière surplombée par le viaduc de Garabit. On laisse au spectateur le plaisir de découvrir ce qui se passe alors et qui coûtera plus de 5 millions de francs pour 185 bobines inutilisables et un Enfer en miettes.

Certains échecs sont plus flamboyants que toutes les réussites. Le documentaire, qui fonctionne comme un bonus de luxe pour un film inexistant, est aussi une enquête sur l’acte créatif comme boucherie glamour, moment suspendu entre la grâce et le n’importe quoi. Pour Clouzot, le Hitchcock français, 56 ans, il s’agit de faire front face à la vague montante des jeunes pousses issues des Cahiers du cinéma : Chabrol, Rivette, Truffaut. Ce dernier l’avait étrillé dans un article en 1957, lors de la parution d’un livre de Michel Cournot, le Premier spectateur, portrait du cinéaste pendant le tournage des Espions et récit «d’un abus de pouvoir» : «Pendant trois mois, il donnera son "génie" en spectacle et devra porter seul sur ses épaules le poids d’un film qui s’en va à la dérive…» En 1963, Godard a déjà signé le Mépris et en mai 1964, quelques mois avant le début du tournage de l’Enfer, Jacques Demy reçoit la palme d’or pour les Parapluies de Cherbourg.

Tombeau . Quelque chose de la tension entre l’ancien monde et le nouveau se joue de fait à travers l’épilepsie hagarde, brutale, arrogante du film en chantier. Il en restera quelque chose dans la Prisonnière, dernier film achevé de Clouzot, sur la relation SM entre un galeriste torve (Laurent Terzieff) et une banlieusarde émoustillée (Dany Carrel). Le film est loin d’être réussi mais il se termine par un déchaînement «cinétique» plutôt audacieux, la greffe monstrueuse du réalisme psychologique français et du coït optique à la Mario Bava.

En l’état, l’Enfer constitue aussi un tombeau rutilant pour Romy Schneider, témoignage d’une période de joie insouciante précédant les tragédies qui accableront son existence, avant sa disparition précoce à 43 ans en 1982.
DIDIER PERON






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Mardi 12 Janvier 2010
20h30


Ciné Conférence
Animée par Marc ROSMINI
Philosophe Westernien





1961 : J.F.K. est élu nouveau président des États-Unis d’Amérique ; le référendum sur l’autodétermination en Algérie a été accepté par le peuple français ; Carl Gustav Jung, Céline et Ernest Hemingway décèdent à quelques jours d’intervalle ; Louis Armstrong et Duke Ellington enregistrent The Great Reunion ; Brian Epstein devient « le cinquième Beatle »1 ; François Truffaut réalise Jules et Jim ; Gary Cooper tire sa révérence au monde des vivants tandis que Peter Jackson ouvre ses yeux de bambin sur celui-ci. Enfin, cette même année sort l’un des plus grands westerns de l’histoire du cinéma : Les Sept Mercenaires de John Sturges.



Adapté d’un autre grand chef d’œuvre du cinéma japonais, Les Sept Samouraïs d’Akira Kurosawa, sorti en 1954, le film narre donc les mésaventures d’un petit village de paysans mexicains en proie à la sauvagerie d’un truand local, Calvera, qui les pille régulièrement afin de nourrir ses hommes de main. Fatigués de servir de garde-manger, les paysans font appel à Chris Adams, énigmatique personnage aux valeurs solides et à son compagnon d’infortune Vin, afin de mettre un terme aux exactions de Calvera. Les deux hommes vont alors monter une petite équipe de mercenaires au grand cœur, tous disposés à aider les mexicains malgré un solde bien maigre.



Bien sûr, on pourra probablement trouver le point de vue du film plutôt naïf aujourd’hui, à une époque où ce genre de thématique a été érodée un million de fois dans des productions plus ou moins heureuses. Ce serait oublier deux points importants : le premier étant que le film date de 1961 et qu’à l’époque, le thème du bandit au grand cœur n’était pas forcément aussi souvent rebattue qu’aujourd’hui. La deuxième tient dans le fait qu’il s’agit avant tout du remake d’un film datant quant à lui de 1954, qui plus est japonais. Les notions de respect, d’honneur, de responsabilité du film prennent alors tout leur sens à la lumière de ses origines. Il suffit de penser à ces gunmen comme des samouraïs pour comprendre sans mal leurs motivations.



Quand bien même ces deux raisons ne suffiraient pas à convaincre les plus sceptiques de la grandeur d’un tel film, il suffira d’évoquer le casting, probablement parmi les plus prestigieux de l’époque : Yul Brynner, magistral Ramses des Dix Commandements de Cecil B. DeMille cinq ans plus tôt ; Steve McQueen jeune premier, avant La Grande Évasion et le fabuleux Bullit ; enfin, le somptueux Charles Bronson dans un des premiers grands rôles de sa carrière. Comme si tout ceci ne suffisait pas, c’est Elmer Berstein qui assure la composition du célèbre score du film.

On ne peut donc qu’encourager ceux qui n’auraient pas vu ce grand classique à se précipiter dans les salles cet été afin de le découvrir dans les meilleures conditions possibles, car même si le DVD paru chez MGM est de très bonne facture, rien ne vaudra jamais l’atmosphère d’une salle obscure. Ceux qui l’ont vu savent déjà qu’ils ne perdront pas leur temps à le voir une nouvelle fois !

Cédric Le Men





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Scène de la cuisine version intégrale:



Sans Commentaire !!!

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