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FILMS
du 28 Octobre au 8 Décembre 2009
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5 Soirées Exceptionnelles
MOIS DU DOCUMENTAIRE 2009
“La Ruralité
dans tous ses états”
En partenariat avec :
La Médiathèque Louis Aragon
La Ville de Martigues
Le FID Marseille (Festival international du Documentaire)
Les Instants Vidéo, La MJC de Martigues
TARIFS :
Pass 5 soirées : 12,80 Euros
1 soirée : 5 Euros
Adhérents, Chômeurs, Etudiants : 4 Euros
Chaque soirée sera précédée et suivie d’un moment convivial autour d’un verre ou deux ...
Hinterland
de Marie Voigner
Vendredi 6 Novembre à 20h30
AVANT-PREMIÈRE en présence de Marie Voigner
Prix des Médiathèques / FID Marseille 2009
Paul dans sa vie
de Remi Mauger
Vendredi 13 Novembre à 20h30
en présence de Remi Mauger
Il faut revenir, je crois, sur cette étrange - et heureuse - péripétie médiatique. Périodiquement, il arrive qu'un fi lm hors norme, tourné avec peu de moyens pour une station régionale et sans le moindre souci de racolage, accède au rang d'oeuvre véritable. Le talent, le sujet et le bouche-à-oreille suffisent dans ces cas-là à pulvériser les logiques médiatiques ordinaires. "Je connais Paul depuis mon enfance ici dans la Hague, quand tout le monde ou presque était paysan. Lorsque j'avais 20 ans, on me disait de profiter de lui, parce que des comme ça, je n'en verrais plus beaucoup."
"Tu veux faire un film sur moi ? Tu vas te donner bien du mal. Les gens doivent nous trouver folkloriques. Mais moi, je ne suis pas dans le folklore, je suis dans ma vie." Paul dans sa vie va sur ses 80 ans, conscient d'être le dernier des Mohicans. Pour cette mémoire, il a déjà sacrifié beaucoup. Il n'a pas d'enfants et pour sa retraite, il s'est séparé de ses vaches, avec émotion. Dans cette seconde vie, il n'a finalement que ce film pour lui dire qu'au fond, il a eu raison de garder le temple si longtemps.
FIPA d'Argent - FIPA 2005, Prix découverte Scam 2006
La Terre de la Folie
de Luc Moullet
Mercredi 18 Novembre à 20h30
AVANT-PREMIÈRE en présence de Luc Moullet
Cannes 2009 / FID Marseille 2009
Entre humour noir, absurdité et systématisme, Luc Moullet livre un réjouissant docu-fiction sur la folie dans les Alpes du sud.
Moullet, l’enfant du pays devenu critique puis cinéaste parisien, pose sur sa région d’origine un double regard, conforme au décalage mis à l’œuvre dans son cinéma. Narrateur pince sans rire et maladroit, il s’adresse à ses spectateurs face caméra, débutant son recensement morbide avec le triple meurtre commis par un de ses aïeuls, paysan en rogne après qu’on ait déplacé sa chèvre de quelques mètres sans l’avertir. S’ensuivent témoignages des autochtones, reconstitutions champêtres et techniques d’investigation redoutables : on plante des punaises sur une carte de la région et y tend un élastique, pour délimiter un « pentagone de la folie ».
Le Plein Pays
d’Antoine Boutet
Samedi 28 Novembre à 20h30
AVANT-PREMIÈRE en présence d’Antoine Boutet
et de Nicolas Féodoroff Critique d’Art et de Cinéma
Le NON URBAIN
Jeudi 26 Novembre 18h30 & 20h30
Soirée proposée dans le cadre de
la 22 ème édition des Instants Vidéos
En partenariat avec La MJC de Martigues
(Entrée Libre)
Programme 1 : Que l'on travaille le texte, l'image numérique, ou le documentaire voici différentes manières de questionner notre société par le biais de l'humour, du jeu, de l'enquête ou de la méditation philosophique.
Programme 2 : Comment nous positionnons-nous, nous engageons-nous dans notre société? De quelles actions sommes nous capable en réaction à l'urbanisme galopant?
Sommes-nous devenus archaïques avant d'avoir été modernes?
En Contre-Champ
à la Médiathèque Louis Aragon
VENDREDI 20 NOVEMBRE 18H30
« LES DE-TRACTEURS »
Jean-Louis CROS
Prix du Public au festival international du film documentaire sur la ruralité "Caméra des Champs".
RENCONTRE ET DEBAT AVEC LE REALISATEUR ET PRESENTATION DES AMAP « Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne »
Après la rencontre, les AMAP du pays martégal et la Médiathèque Louis Aragon
vous invitent à passer un moment convivial autour d’un « Buffet Champêtre »
« LA RURALITE TOUT COURT »
Programme de court- métrages. En collaboration avec l’Association Apatapela.
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Soirée
URGENCE CLIMATIQUE
Jeudi 3 Décembre 2009
20h30
L'Age des Stupidités
The age of Stupid, 2009, 1h29
de Franny Amstrong avec Pete Postlethwaite
suivi d'un débat avec le collectif
Martigues Urgence Climatique
Justice Sociale
www.climatjustice.org
Au milieu du XXIème siècle, dans un monde dévasté par les dérèglements climatiques, un homme découvre les informations télévisées de 2008 et se demande avec effroi pourquoi personne n’a rien fait à l’époque pour sauver la planète. Il faut croire que c’était "l’âge de la stupidité"... Pete Postlethwaite, qui tient le rôle principal, a été nominé aux Oscars pour son rôle dans le film.
Le film dénonce crûment la lâcheté du monde actuel, et invite le spectateur à réagir dès maintenant, pendant qu'il est encore temps. Franny Armstrong, la réalisatrice, et Lizzie Gillett, la productrice, sont courageuses : elles ont rassemblé 228 personnes qui ont mis un peu d'argent pour leur permettre de réaliser le film.
Tout est dit dans le titre de ce nouveau documentaire... ou presque. Réalisé par Franny Armstrong, ce film est déjà visible dans 700 cinémas et plus de 60 pays depuis le 22 septembre 2009. Si vous n'en n’avez pas entendu parler, c'est probablement parce que vos oreilles n'ont pas tilté en percevant pour la énième fois dans les médias qu'un nouveau documentaire écolo arrivait sur les écrans. Après le succès et le tapage médiatique qui ont suivi le film Home, vous pensiez avoir fait le tour du cinéma écolo... détrompez-vous ! The age of stupid mérite le détour ne serait ce que pour la production réalisée grâce au principe du crowdfunding. En clair, le budget de 500 000 euros a été financé grâce aux dons de 228 particuliers. Le film n'est donc plus soumis à aucune pression commerciale ou politique et l'indépendance de ce documentaire écolo est normalement garantie.
La Danse, Le Ballet de l’Opéra de Paris
Documentaire de
Frederick Wiseman
2009, France
Des coulisses des ateliers de couture aux représentations publiques et à travers les différentes étapes de la vie d’un danseur pour devenir étoile, LA DANSE montre le travail de tous ceux qui donnent corps au quotidien à des spectacles d’exception.
Transformer un art vivant (la danse) en art mort (un film) est une entreprise périlleuse (la télé s’y casse les dents). Après La Comédie-Française il y a près de quinze ans (1996), Frederick Wiseman (l’un des plus grands documentaristes vivants) s’intéresse aujourd’hui à l’une des plus nobles institutions (c’est son sujet depuis les années 60) de notre pays : le Ballet de l’Opéra de Paris. La Danse fera plaisir à deux types de spectateurs potentiels (les uns pouvant se fondre avec les autres) : les nombreux heureux qui apprécient, raffolent de ou connaissent bien la danse (classique, moderne, peu importe), qui seront ravis de voir leurs stars préférées (les étoiles de l’Opéra) ou de plus modestes danseurs travailler à la barre en justaucorps, remettre leur ouvrage sur le métier (ou le contraire), se faire souffrir comme des bêtes sadomaso, répéter leurs pas de danse et leurs spectacles, etc. Et les amateurs de cinéma qui, eux, trouveront dans le travail de Wiseman source à réflexion.
Car le cinéaste américain, par le montage (jamais de voix off chez lui), s’attache à décrire les mécanismes de transmission d’un savoir fragile, éphémère, volatil. Et c’est là que l’art mort frappe fort. Ici, on sent le temps passer dans son corps et sur le corps des autres. Les chorégraphes ont tous un air d’éternel adolescent mais leurs cheveux gris, leurs muscles raidis ou leur petit bidon naissant les obligent aujourd’hui à se couler à leur tour dans la peau de ceux qui les ont formés, et à répéter leurs gestes et leurs leçons. Tel chorégraphe rappelle à l’ordre une danseuse parce qu’elle danserait trop “à la moderne” alors qu’il lui demande de respecter la tradition. Tel autre chorégraphe (puisqu’on ne connaît jamais le nom des gens dans les films de Wiseman) travaille sur une création. Que l’un invente ou que l’autre fasse revivre les déplacements de Marius Petipa (le premier à avoir “écrit” la danse), tous exercent la même tâche : perpétuer des techniques qui, sans eux, disparaîtraient pour de bon. Qu’un Etat juge que l’enjeu en vaut la chandelle, que le peuple doit participer financièrement à la transmission d’un art pourrait avoir a priori quelque chose de beau et d’émouvant. Mais Wiseman décrit avec malice l’ambiguïté de la situation : comment, au sein d’une institution aussi rigide que l’Opéra de Paris, où le terme de hiérarchie prend tout son sens (on ne mélange pas premier danseur et étoile comme cela), où l’administration n’est pas un vain mot, comment trouver le juste équilibre entre la tradition et l’innovation ? Comment l’art réussit-il à trouver sa voie, entre le passé et le futur ?
J.B.Morain
Frederick Wiseman réalise son premier documentaire, Titicut Follies, en 1967 dans un hôpital pour criminels psychopathes. Dès lors, il instaure un style et une technique pour éviter les clichés et réduire au maximum la subjectivité : il passe beaucoup de temps avec ses protagonistes avant le tournage ce qui a tendance à faire oublier la caméra; il détermine son sujet pendant le montage; il n'utilise pas la voix-off et les commentaires; il étale ses films dans la longueur (souvent plus de 3 heures) et privilégie le plan-séquence.
Dans les années 70, il s'intéresse aux effets dramatiques et inhumains de la bureaucratie dans Law and Order, Juvenile court, and Welfare. Dans les années 80, il aborde l'influence de la société de consommation américaine dans le monde avec The Store, Model et Sinai Field Mission tandis que Blind, Deaf, Multi-Handicapped (tous les trois tournés en 1987) et Near death traite des handicaps physiques et de leurs impacts sur l'esprit.
Dans les années 90, il aborde de nouveau des thèmes sociaux avec Public Housing (1997) sur la misère d'un ghetto noir de Chicago, Belfast, Maine (1999) ou Domestic Violence (2001).
En 2002, après avoir reçu des dizaines de prix à travers le monde pour ses documentaires, il tourne son premier film de fiction, La Dernière lettre, sur le génocide des juifs pendant la deuxième guerre mondiale.
Comment faire un film sur Irène ? Voici l'entêtante question que se pose le cinéaste Alain Cavalier dans son nouveau film. Entre cette femme et le cinéaste de Thérèse, une relation qu'on devine forte et en même temps pleine d'ombres. Irène a disparu début 1972. Reste un journal intime retrouvé trente-sept ans après. Comment retracer au plus près cette histoire, cet amour, cette disparition ?Après un début de carrière « classique » au début des années soixante, Le Combat dans l'île ou La Chamade, Alain Cavalier a décidé de se tracer un itinéraire filmique singulier. De Thérèse à Libera Me en passant par Le Filmeur, sa trajectoire demeure terriblement attachante. Dans Irène, il cherche à faire revivre Irène, qui mourut d'un accident de voiture. À l'aide d'une simple caméra DV, Cavalier convoque ses propres souvenirs. Il filme des objets ayant appartenu à sa femme. Le film se mue bientôt en une enquête quasi psychanalytique. Cavalier retourne sur des lieux du drame. Et l'émotion submerge le spectateur. Un bouleversant film incantatoire et cathartique.
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Hommage au cinéma et à la Nouvelle Vague autour de l’histoire d’un cinéaste chinois qui réalise au Louvre une comédie musicale sur le mythe de Salomé. « Proposer le musée du Louvre comme laboratoire de réalisation c’est espérer recevoir en retour un autre regard, non institutionnel, à la fois sur le lieu, les collections et l’institution elle-même. » Henri Loyrette, président-directeur du musée du Louvre
grand cinéaste et homme de coeur
Notre ami Paul Carpita, qui paya de sa carrière d’avoir réalisé le Rendez-vous des quai, est décédé samedi à son domicile à l’âge de quatrevingt- six ans.
On a beau savoir que tout arrive un jour, cela fait comme un coup d’épieu dans les tripes. Paul n’est plus. On le revoit encore comme si c’était hier, en plein tournage de nuit, avec un caban bleu de marin et la casquette vissée au crâne, ses petites lunettes d’instit rigolard, sa voix incroyablement chaleureuse à laquelle aucune uniformisation du langage n’avait jamais réussi à faire perdre sa faconde et son accent marseillais. Paul, lucide et modeste au demeurant, roulait les sons avec gourmandise, qu’il parlât des amis, du Parti communiste ou de tous les films qu’il avait encore en projet, mélangeant travail du deuil et espoir d’y parvenir quand même. La dernière fois qu’il nous avait appelés, c’était pour signaler la parution de ses oeuvres en vidéo et celle du beau livre d’entretien coécrit avec Claude Martino, notre estimé confrère de la Marseillaise. On avait écrit, bien sûr, avec joie.
PÈRE DU CINÉMA HUMANISTE, ISSU DE LA RUE
Né le 12 novembre 1922 dans la ville qu’il n’allait pas quitter, Marseille, d’un père docker et d’une mère poissonnière, il sera instituteur presque toute sa vie, faisant tourner élèves et amis dans la Récréation, Marseille sans soleil, Graines au vent…, ses premiers courts métrages qui ne sont pas sans rappeler Jean Vigo. « Dès que j’ai su me servir d’une caméra, je l’ai tournée du côté des millions de gens qui ressemblent à papa et maman, les gens humiliés, méprisés », dit-il. Confirmation avec son premier long métrage, le Rendez-vous des quais, histoire d’amour entre un docker et une ouvrière lors des grandes grèves sur le port visant à retarder le départ des bateaux en partance pour l’Indochine. Ce film est le chaînon manquant entre Toni, de Renoir, et donc tout le néoréalisme italien qui en découle, et les débuts de la nouvelle vague, quand Jacques Rozier filme les jeunes zigzaguant sur leurs scooters dans les rues de Cannes. Sinon que le film de Carpita, militant communiste, est censuré et saisi dès la première projection, le 12 août 1955. Le nom du Marseillais n’est guère connu à Paris. Lui ne sait rien des rouages des commissions ministérielles de la capitale. L’oeuvre tombe dans l’oubli pour ne réapparaître dans toute son aveuglante lumière que lors de sa résurrection, en 1989. Enfin, grâce lui est rendue. Paul est ravi, mais a alors soixante-sept ans. Peu importe. Pris d’une nouvelle jeunesse, Paul Carpita renie les décennies d’inactivité et décide de se venger du temps. Son deuxième long métrage, les Sables mouvants, en 1995, n’est sans doute pas en phase stylistique avec ce qui se fait alors mais il marque une magnifique continuité dans la foi en le grand cinéma humaniste, généreux et issu de la rue. Il en va de même avec son troisième et dernier long métrage, qui répond au double et superbe titre de Marche et rêve et les Homards de l’utopie. Ces derniers temps, Paul Carpita préparait un nouveau film, le Dessin, en compagnie de Claude Martino. On n’est pas étonné d’apprendre qu’il est mort dans l’action. Paul restera comme un modèle de cinéaste n’ayant jamais baissé les bras. Son travail n’a pas fini de nous hanter.
JEAN ROY