Programme téléchargeable
Programme Renoir Martigues du 9 Novembre au 20 Décembre
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RÉTROSPECTIVE
STANLEY KUBRICK
STANLEY KUBRICK
4 FILMS ESSENTIELS
Du 9 novembre 2011 au 3 janvier 2012
Projections numériques et copies restaurées.
En partenariat avec Cinémas du Sud et les salles du réseau.
Du 9 novembre 2011 au 3 janvier 2012
Projections numériques et copies restaurées.
En partenariat avec Cinémas du Sud et les salles du réseau.
L’œuvre de Kubrick a marqué les spectateurs par le réalisme et l'objectivité avec lesquels il s'est emparé des cauchemars et des fantasmes universels. Entre ses mains, ces matériaux sont devenus d'angoissantes grilles de lecture de la nature humaine. Chorégraphe de l'espace et mélomane averti, certaines images de ses films s'inscrivent dans l'inconscient collectif au même titre que certaines œuvres d'art.
2001, l’odyssée de l’espace
Du 9 au 22 novembre
Orange mécanique
Du 23 novembre au 6 décembre
Barry Lyndon
Du 7 au 20 décembre
Shining
Du 21 décembre au 3 janvier
Du 9 au 22 novembre
Orange mécanique
Du 23 novembre au 6 décembre
Barry Lyndon
Du 7 au 20 décembre
Shining
Du 21 décembre au 3 janvier
EVENEMENT
Vendredi 6 Janvier 2012
20h00
Soirée de Clôture
en présence de
MICHEL CIMENT
Cliquez sur l'image
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RENCONTRE
Vendredi 25 Novembre 20h30
En partenariat avec l’association Ensemble Citoyens, Le GNCR (Groupement National des Cinémas de Recherche) L’ACID (Association pour le Cinéma Indépendant et sa Diffusion)
Séance en présence du Réalisateur
En partenariat avec l’association Ensemble Citoyens, Le GNCR (Groupement National des Cinémas de Recherche) L’ACID (Association pour le Cinéma Indépendant et sa Diffusion)
Séance en présence du Réalisateur
Noces Ephémères
Reza Serkanian Iran, 2011, 1h18 Avec : Mahnaz Mohammadi, Hossein Farzi Zade, Javad Taheri…
Une société qui étouffe les désirs et les aspirations individuelles. Une relation entre le jeune et fougueux Kazem et sa belle-sœur Maryam. Une ville iranienne où se pratique une coutume étrange : le mariage à durée déterminée.
On ne regarde pas de la même manière avant et après Noces Ephémères. C’est absolument aujourd’hui, et c’est absolument hors des clichés d’aujourd’hui. Une famille en Iran, une fête, une mort, un mariage qui se fait attendre – des « noces éphémères » entre-temps, peut-être... Tout cela constitue un texte, un tableau, que le film met en place avec élégance, fluidité, dans une forme d’harmonie joyeuse. Et à l’intérieur de quoi, tout en restant inscrits dans la trame harmonieuse des jours, sans crise, les personnages émergent peu à peu comme singularités, les fils commencent à se tisser en un réseau de contradictions, les désirs individuels à se faire entendre. Et là, peut-être, les problèmes commencent. « Peut-être » : parce que peut-être aussi il y aura une solution. On la cherche en permanence : par la négociation, la bonne combinaison, l’arrangement, avec Dieu, la communauté, la police, la famille. Qui peut dire s’il y a une solution ? Mais à l’inverse, qui peut décréter à l’avance qu’on n’en trouvera pas ? Noces éphémères nous met face à la question avec une douceur magnifique : et dans cette douceur, dans cette harmonie – le film ouvre un espace de regard inédit. Marina Déak
A Cannes, Reza Serkanian est partout. Le jeune cinéaste iranien est au centre d’une actualité autant cinématographique que politique : jeudi 12 mai, il présentait Noces Ephémères, son premier long-métrage, en ouverture de l’Acid, l’Association du cinéma indépendant pour sa diffusion. Le même jour, il participait à une table-ronde organisée par la Quinzaine des Réalisateurs, intitulée “Faire des films sous une dictature”, en présence de Costa-Gavras et du cinéaste syrien, Oussama Mohammed. Dans la salle, une chaise vide symbolisait l’absence du réalisateur et représentant de la nouvelle vague iranienne, Jafar Panahi, arrêté le 1er mars, avec Mohamed Rasoulof, parce que soupçonné de préparer un film hostile au régime d’Ahmadinejad. Les deux hommes ont été condamnés à 6 ans de prison et à vingt ans d’interdiction de tourner un film.Tous deux ont fait appel… et présentent un film lors de cette 64e édition du Festival de Cannes.
Il y avait d’autres chaises vides, ce jeudi 12 mai, comme l’a rappelé Costa Gavras. Le réalisateur de Z a lu un message de la comédienne principale de Noces Ephémères, Mahnaz Mohamadi, qui est avant tout réalisatrice : “Je suis une femme et une cinéaste, deux raisons suffisantes pour être coupables, dans mon pays”, écrit-elle, en expliquant qu’elle prépare un nouveau film “sur le combat des femmes pour leur identité”. “La liberté est le mot qui manque le plus à notre quotidien”. Invitée à Cannes, elle n’a “pas eu l’autorisation de quitter le territoire”. “Mais j’attends toujours, et j’ai l’espoir”. Reza Serkanian a précisé que Mahnaz Mohamadi réalise “des documentaires très engagés”. Elle a connu beaucoup de tracas avec les autorités - “on lui avait confisqué toutes ses affaires, son ordinateur”. “Maintenant, elle envoie des mails depuis son IPhone et elle attend son jugement”, a-t-il dit.
Reza Serkanian, lui, est dans une situation différente : il ne vit pas en Iran, pays qu’il a quitté en 1997 pour les Pays-Bas, avant de s’installer en France. Il est retourné dans son pays après dix ans d’absence pour tourner Noces Ephémères. Est arrivée l’élection contestée de Mahmoud Ahmadinejad, et la suite que l’on connaît : les manifestations d’opposants, la répression, etc. Le jeune cinéaste a dû trancher un dilemme : que devait-il faire, rejoindre les siens dans la rue ou s’atteler à son film ? “Je me suis senti un peu bête de faire un film de fiction. Quel devait être mon rôle ? J’étais tenté de participer au mouvement”, a-t-il résumé. Il a finalement opté pour son film car « les objets d’art doivent demeurer dans ces moments extrêmes. Il faut soigner le cinéma (…) Je suis là aussi pour évoquer les autres chaises vides. Les films qui ne se font jamais, les films qui se font mais qui sont retouchés, les films qu’on ne voit pas ou que l’on montre dans un sous-sol”. Cette dernière catégorie est très en vogue actuellement, a-t-il souligné avec une pointe d’ironie. Clarisse Fabre
Le film est programmé du 23 Novembre au 06 décembre (voir grille horaires).
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EXPLORATION-3D
Mardi 13 décembre
Soirée présentée par
Jean CHAUSSERIE-LAPREE
(Archéologue, Conservateur du Patrimoine et responsable du service archéologique de la ville de Martigues.)
En présence de
Jean COURTIN
(Préhistorien, Directeur de recherche honoraire au CNRS)
En partenariat avec la librairie L’ALINEA
(Numérique 3D)
Exploration du site de Chauvet, fermé au public.
La vie est faite d’injustices. Ni vous ni moi n’irons jamais, selon toute probabilité, visiter la grotte Chauvet, l’un des plus beaux témoignages d’art pariétal jamais découverts, et à ce jour le plus ancien (environ 36 000 ans). L’accès, surveillé, verrouillé et codé, en est définitivement interdit au public et même les savants les plus experts ne peuvent espérer y accéder que quelques heures par jour, quelques semaines par an. C’est à l’aune de ce préambule, qu’il faut estimer le cadeau que constitue le documentaire de Werner Herzog, non seulement tourné en relief mais de surcroît filmé avec la plus grande délicatesse d’esprit.
Le relief, d’abord, puisqu’il prend avec ce film le volume supplémentaire de la nécessité : oui, c’est sans doute la première fois que la 3D prend un sens si particulier, à la fois scientifique et poétique, et une légitimité si évidente, irremplaçable, précieuse et fortement originale. Il existe en effet une affinité suprême, au goût de prédestination, entre le relief optique, dont une caméra donne l’illusion, et le relief physique des aspérités des parois de la caverne, dont les artistes du paléolithique tirent le meilleur parti dynamique. Les peintures de la préhistoire sont contextuelles aux reliefs sur lesquelles elles sont produites, et c’est cette illusion visuelle dont jouaient déjà nos ancêtres que Werner Herzog endosse et reconstitue aujourd’hui à son tour en magicien moderne. La façon dont Herzog savoure lui-même les choses vues, senties, entendues dans la grotte Chauvet est encore une fois un don à ses spectateurs. C’est nous qui savourons avec lui cette pacifique et symbolique vengeance sur l’interdit catégorique qui nous est fait de contempler en tout égoïsme notre héritage magnifique. Olivier Seguret
La vie est faite d’injustices. Ni vous ni moi n’irons jamais, selon toute probabilité, visiter la grotte Chauvet, l’un des plus beaux témoignages d’art pariétal jamais découverts, et à ce jour le plus ancien (environ 36 000 ans). L’accès, surveillé, verrouillé et codé, en est définitivement interdit au public et même les savants les plus experts ne peuvent espérer y accéder que quelques heures par jour, quelques semaines par an. C’est à l’aune de ce préambule, qu’il faut estimer le cadeau que constitue le documentaire de Werner Herzog, non seulement tourné en relief mais de surcroît filmé avec la plus grande délicatesse d’esprit.
Le relief, d’abord, puisqu’il prend avec ce film le volume supplémentaire de la nécessité : oui, c’est sans doute la première fois que la 3D prend un sens si particulier, à la fois scientifique et poétique, et une légitimité si évidente, irremplaçable, précieuse et fortement originale. Il existe en effet une affinité suprême, au goût de prédestination, entre le relief optique, dont une caméra donne l’illusion, et le relief physique des aspérités des parois de la caverne, dont les artistes du paléolithique tirent le meilleur parti dynamique. Les peintures de la préhistoire sont contextuelles aux reliefs sur lesquelles elles sont produites, et c’est cette illusion visuelle dont jouaient déjà nos ancêtres que Werner Herzog endosse et reconstitue aujourd’hui à son tour en magicien moderne. La façon dont Herzog savoure lui-même les choses vues, senties, entendues dans la grotte Chauvet est encore une fois un don à ses spectateurs. C’est nous qui savourons avec lui cette pacifique et symbolique vengeance sur l’interdit catégorique qui nous est fait de contempler en tout égoïsme notre héritage magnifique. Olivier Seguret
Le film est programmé du 7 au 20 décembre (voir grille horaires).
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Jeudi 15 décembre 20h30
En partenariat avec le Club Alpin Français (CAF La Crau en Provence)
Sherpas, les véritables héros de l'Everest
Frank Senn et Hari Thapa
Documentaire, France, Suisse, 2008
Prix du Public et L’aigle d’Or au Festival de Val d’Isère
En partenariat avec le Club Alpin Français (CAF La Crau en Provence)
Sherpas, les véritables héros de l'Everest
Frank Senn et Hari Thapa
Documentaire, France, Suisse, 2008
Prix du Public et L’aigle d’Or au Festival de Val d’Isère
Ce film est dédié au travail, aux difficultés et à la vie des Sherpas du Mont Everest. Il retrace l'expédition de Kari Kobler et de ses compatriotes suisses alpinistes ; il montre l'histoire des Sherpas, leurs sentiments, leurs craintes et explique ce que cela représente pour eux de travailler pour des occidentaux et les aider à atteindre le toit du monde. Tourné dans des conditions extrêmes, ce documentaire est le fruit de cinq ans de collaboration entre deux équipes suisse et népalaise. La première ayant déclaré forfait à 6000 m d'altitude, ce sont les cameramen-sherpas qui ont terminé le documentaire à plus de 7600 m, là où le manque d'oxygène met en danger la vie humaine.
Au village, ils l’appellent «le gars», rien d’autre que le gars. Et si une femme passe par là, sac à dos et pas mal de route au compteur, au détour d’une bière partagée, elle dira juste : «Tu sais que t’es un beau gars ? Si tu veux après tu peux me baiser…» Le gars a les yeux clairs, le cheveu sec, la gueule cassée. Il est avare de mots. Ses gestes sont précis, il connaît la campagne, la chasse, les champs. Il sait relever une barrière de fils barbelés. De là, toute cette lande lui appartient. La première fois que le film nous le montre, le gars est genoux à terre, face au couchant. Sans mots, il prie. Quel Dieu, quel diable, Hors satan ne le dit pas. C’est sans doute que le film ne le sait pas et qu’il essaie d’arriver à atteindre ce lieu-là, hors religion, où le pouvoir de Dieu et le vouloir du diable se confondent.
Cosmologie. Hors satan est un film en mono (avec un son cru, un peu sale, d’une réalité incroyable), sans musique, et où s’échangent le moins de dialogues possible. C’est aussi un film de prières et d’action. Ce n’est pas parce qu’elle est silencieuse que la prière ne dit rien. C’est de la concentration pour mieux s’investir de missions : tuer, ressusciter. Faire arriver les choses là où le gars a décidé qu’elles iraient. Il n’a finalement de comptes à rendre qu’à la nature qui l’encercle. La mise en scène de Dumont s’y tient, qui fait varier très gros plans et plans lointains, Le gars fabriquant avec ce que le film lui donne (son visage contre le ciel) le cercle fermé de sa propre cosmologie. La prière du début s’explique mieux : Dumont ne la met pas là pour faire catéchèse, il la balance d’entrée de jeu pour accéder immédiatement à un état surnaturel, une folie du sacré, hors de toute institution.
Chasteté. A part ça, le gars a une petite amie. Elle est brune, coiffée gothique, masculine un peu peut-être. Triste, renfermée. Incomplète, peut-être. Leur amour forme une secte à deux. Même si elle se plaint que le gars ne la touche pas, qu’il y a cette chasteté incompréhensible entre eux, quand tant et tant d’autres voudraient y goûter : le père incestueux, la garde-chasse timide. Au gars de s’occuper d’eux : sauvagerie que rien ne vient condamner. Ni même enfreindre.
La nature n’est pas la religion : elle est sans morale. Qu’est-ce qu’un meurtre de sang-froid, tant que l’eau coule des gouttières ? Comment marche Hors satan ? Simple : un problème (faire sortir le diable de la bouche d’une enfant), une solution. Le gars prodigue du miracle comme on rend service. Ça pourrait chuter dans l’eau sale, toute cette quincaillerie de l’incroyable. Au contraire, ça passe en force. Le cinéma, c’est con et beau comme la religion, il suffit d’y croire très fort. On croit Dumont, on le suit. Les yeux grands ouverts - comme ce chien qui court tout au long du film et change de maître suivant où vont les forces. Ce qui séparera toujours le spectateur du chien, c’est que devant un tel film par exemple il ne cherche pas la caresse. Plutôt la morsure.
PHILIPPE AZOURY
RENCONTRE avec Bruno DUMONT :
Cosmologie. Hors satan est un film en mono (avec un son cru, un peu sale, d’une réalité incroyable), sans musique, et où s’échangent le moins de dialogues possible. C’est aussi un film de prières et d’action. Ce n’est pas parce qu’elle est silencieuse que la prière ne dit rien. C’est de la concentration pour mieux s’investir de missions : tuer, ressusciter. Faire arriver les choses là où le gars a décidé qu’elles iraient. Il n’a finalement de comptes à rendre qu’à la nature qui l’encercle. La mise en scène de Dumont s’y tient, qui fait varier très gros plans et plans lointains, Le gars fabriquant avec ce que le film lui donne (son visage contre le ciel) le cercle fermé de sa propre cosmologie. La prière du début s’explique mieux : Dumont ne la met pas là pour faire catéchèse, il la balance d’entrée de jeu pour accéder immédiatement à un état surnaturel, une folie du sacré, hors de toute institution.
Chasteté. A part ça, le gars a une petite amie. Elle est brune, coiffée gothique, masculine un peu peut-être. Triste, renfermée. Incomplète, peut-être. Leur amour forme une secte à deux. Même si elle se plaint que le gars ne la touche pas, qu’il y a cette chasteté incompréhensible entre eux, quand tant et tant d’autres voudraient y goûter : le père incestueux, la garde-chasse timide. Au gars de s’occuper d’eux : sauvagerie que rien ne vient condamner. Ni même enfreindre.
La nature n’est pas la religion : elle est sans morale. Qu’est-ce qu’un meurtre de sang-froid, tant que l’eau coule des gouttières ? Comment marche Hors satan ? Simple : un problème (faire sortir le diable de la bouche d’une enfant), une solution. Le gars prodigue du miracle comme on rend service. Ça pourrait chuter dans l’eau sale, toute cette quincaillerie de l’incroyable. Au contraire, ça passe en force. Le cinéma, c’est con et beau comme la religion, il suffit d’y croire très fort. On croit Dumont, on le suit. Les yeux grands ouverts - comme ce chien qui court tout au long du film et change de maître suivant où vont les forces. Ce qui séparera toujours le spectateur du chien, c’est que devant un tel film par exemple il ne cherche pas la caresse. Plutôt la morsure.
PHILIPPE AZOURY
RENCONTRE avec Bruno DUMONT :
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